Bulletin d'information de
L'Amicale Sportive du TRiple Effort Creillois
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Corps Astral n°35 |
Juillet 2003 |
Editorial :
Depuis le dernier numéro ( janvier 2003), beaucoup d'évènements (sportifs et extra-sportifs) ce sont produits et grâce à la messagerie électronique, ils ont souvent été commentés et diffusés au fur et à mesure aux ASTRONAUTES ce qui a pour conséquence d'oublier le journal interne.
Il faut maintenant des évènements exceptionnels et aussi ne pas être seul à réaliser des articles pour que paraisse un nouveau numéro.
Philippe VAN DE KERCKOVE me donne l'occasion, en livrant ses impressions sur l'énorme performance réalisée à GERARDMER, d'éditer ce numéro et ainsi graver une nouvelle page dans nos archives.
Je rappelle que l'ensemble de la collection du "Corps Astral" est consultable sur notre site Internet.
Nous détenons ainsi la mémoire de l'ASTRE. depuis sa création.
L'arrivée "tant attendue" des nouvelles tenues nous aura porté chance puisque à peine reçues nous les affichions sur le podium des Vieilles Forges.
Espérons qu'il en sera de même dimanche aux Championnats de Picardie à BEAUVAIS.
2003 est pour le moment d'un bon cru, même si la fréquentation des entraînements est beaucoup moins assidue.
La première partie de la saison s'achève, je vous souhaite
Bonnes Vacances à tous !!
Carnet Rose :
Avec quelque retard, l'annonce de la naissance du petit à Nicolas, Ewan RADDE qui a déjà reçu du Club la panoplie complète du parfait baby triathlète et le mariage de Samuel WATELET qui a eu la bonne idée de choisir la date du TVO pour convoler
Félicitation aux familles RADDE et WATELET en leur souhaitant beaucoup de bonheur.
Tableau d'honneur
A Philippe VAN DE KERCKOVE qui réalise un formidable exploit à GERARDMER, il rejoint le cadre très fermé des IRONMEN ASTRAUX.
663 participants, il se classe 261ème en 11h44’08’’ parmi les 557 finishers.
Lire le récit de notreIRONMAN ci dessous.
A mettre aussi à l'honneur, les performances de Laurent DEROUAL, Marc PARIS et Nicolas RADDE au Triathlon apocalyptique des Vieilles Forges, avec les places de 1er et 3ème vétéran et la 5ème Place au Classement par équipe.
Enfin la 95ème place de Nicolas RADDE et la 139ème place de Marc PARIS aux Championnats de France Longue distance à Cublize.
Bravo Philippe, Laurent Marc et Nicolas !!!
Point sur les licences :
2 nouvelles adhésions depuis le dernier numéro, le retour d'Alain CHAMAYOU et l'arrivée de Valérie BARRET.
Souhaitons leur la bienvenue. L'effectif est à ce jour de 22 adhérents.
L'événement de la rentrée "Le Triathlon VTT de CREIL" :
Les vacances commencent, mais je souhaite vous sensibiliser dès maintenant sur notre organisation du 14 septembre. Nous aurons très peu de temps pour sa préparation. Je vous invite donc à rechercher dès maintenant bénévoles et sponsors pour que cet événement soit un succès.
Les compétitions estivales :
Quartier libre pour ceux qui partent en vacances, à eux de découvrir sur leur lieux de vacances des triathlons et d'en rapporter leurs impressions au retour.
Pour ceux qui restent, il existe en cette période des triathlons sympa en Picardie et ses régions voisines.
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Date |
Evénement |
Lieu |
Distance |
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6 Juillet |
Triathlon |
BEAUVAIS (Oise) |
Sprint (Chpts de Picardie) |
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2 Août |
Triathlon |
CAYEUX (Somme) |
Sprint |
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31 Août |
Triathlon |
DOUAI (nord) |
Moyenne Distance |
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7 sept |
Triathlon |
VAL DE REUIL (eure) |
Moyenne Distance |
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7 sept |
Triathlon |
CHATEAU THIERRY (Aisne) |
Sprint |
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14 sept |
Triathlon VTT |
Creil |
Sprint |
Rappel des entraînements d'été :
La piscine étant fermée pendant les vacances scolaires, l'occasion de profiter au maximum de notre camps d'entraînement sur la Base de loisirs de St Leu.
Pour le samedi et le dimanche, voir avec Jean Marc ses disponibilités.
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Natation |
Vélo |
Course à Pied |
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Lundi |
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Mardi |
18h30 |
Après la natation |
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Jeudi |
18h30 |
Après la natation |
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Samedi |
18h30 |
Après la natation |
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Dimanche |
Rdv fixé svt envie et disponibilité de chacun. |
Le récit de l'IRONMAN de Philippe :
Avec Gérard, l’Ironman ne se termine pas sitôt la ligne d’arrivée franchie; une rédaction en constitue l’ultime épreuve.
Cela faisait une bonne dizaine d’années que j’envisageai de relever le défide l’Ironman. Pourtant je n’ai jamais osé; le challenge me paraissait d’une part inaccessible, réservé à des athlètes d’exception et d’autre part, périlleux pour ma santé. Le déclic s’est certainement produit le 15 août 2002. Spectateur de l’Embrunman, j’y encourageais Marc (Paris). Ici reprendrai-je quelques " morceaux choisis " appartenant à Jean-Baptiste Capelle (Tri attitude n°2, août-septembre 2002, p35), ils expriment pleinement ce que j’ai pu ressentir ce jour là :
" Ces gens là viennent avant tout pour faire quelque chose hors du commun. Ce sont bien souvent des gens ordinaires, pères ou mères de famille, sans horaires aménagés, sans parcours d’entraînement ensoleillés, avec des soucis quotidiens, voire une certaine surcharge pondérale (!), qui prennent le départ pour réaliser un rêve.
Ici, point de braquets impressionnants, point de performances chronométriques, point de foulée ample ou déliée. Ici, ce qui compte, c’est de rallier la ligne d’arrivée. C’est simplement de rallier l’arrivée. Et tous, après avoir couru, marché, souffert; tous, au moment où l’arche est en vue, ont gagné leur pari et en sortent grandis et comblés. "
C’est dans cet état d’esprit que j’ai finalisé ma saison 2003 et orienté mon entraînement.
Les doutes et interrogations ne manquent alors pas (relatifs à l’alimentation, à la gestion des phases d’entraînement et de récupération, à la nature des séances qualitatives (seuil, VMA ?), à leur agencement dans l’année, dans les cycles…). Il s’agit donc d’écouter les expériences des uns et des autres, collecter, rassembler, réactualiser, comparer de nombreuses informations Il existe différents moyens de se préparer, certainement d’immuables principes (quantité, surcharge, progressivité, spécificité, alternance travail-repos), mais aucunement de recettes miracles. Le vécu, les ressources, la disponibilité de chacun détermineront des choix personnels d’entraînement. Pour ma part, je me suis grandement inspiré des plans d’entraînement d’Isabelle Mouton (Le triathlon, du débutant à l’ironman. Minerva, 2001). Ma préparation a réellement débuté 28 semaines avant l’échéance (c’est à dire début décembre). 12 semaines ont tout d’abord donné priorité (mais non exclusivité) au vélo. Les 16 autres ont davantage harmonisé le travail dans les 3 disciplines. Pour les grandes lignes, le volume du travail effectué correspond à 1 entraînement quotidien; les séances sont systématiquement doublées le week-end. Les séances intensives se situent majoritairement au niveau de mon seuil anaérobie (85-90% de mon maximum) ; j’ai également participé à quelques compétitions, qui correspondaient dans le temps aux charges de travail prévues. De plus, la reconnaissance des difficultés de l’épreuve me paraît constituer un atout non négligeable. Je l’ai effectuée pour ma part à Pâques, lors d’un stage d’une semaine avec Laurent (Deroual); ce fut le moment le plus douloureux de ma préparation : non content de faire l’avion dans les cols, la Trompette est une sempiternelle pipelette ! Enfin, j’ai eu la chance d’être épargné par les grosses blessures et les maladies.
L’échéance constitue alors un test grandeur nature de la qualité de l’entraînement effectué ; elle y révèle ses points forts et ses lacunes et le bilan sera à nouveau source d’expérimentations et de progrès possibles. Au vu de mon résultat à Gérardmer, ce type de sollicitations a bien préparé mon organisme à affronter la durée d’un Ironman. Il me semble cependant y avoir quelque peu perdu en puissance musculaire (notamment en vélo) et énergétique.
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Gérardmer, samedi 21 juin 2003 |
Cela fait maintenant 3 jours que je suis sur place. Ma mère m’a accompagné. J’ai respecté un repos quasi complet depuis mon arrivée. J’ai consacré mon temps à régler les quelques détails administratifs (briefing, retrait du dossard…) et à m’imprégner de l’ambiance locale. Mon
père et ma femme nous ont rejoint ce matin aux alentours d’01h00. Je n’ai que peu dormi mais cette dernière nuit n’est pas déterminante dans la perspective de l’épreuve.Le départ est prévu à 07h00
. J’arrive au parc à vélo vers 06h15. Les bénévoles me tatouent le numéro 552 et j’y retrouve les 5 autres participants picards. La majorité des présents semble plutôt détendue, mais concentrée.L’imminence du début de l’épreuve s’est vite rapprochée. Avant d’accéder à l’aire de départ, nous sommes filtrépar des bénévoles qui vérifient également le port correct du bonnet de bain. Retentit alors un coup de feu. Les bénévoles nous rassurent en nous disant qu’il s’agit du départ des concurrents handicapés, donné 3 minutes avant celui du reste des participants. C’était pourtant le véritable départ qui avait été donné ! Je débute donc l’épreuve avec 58 secondes de retard. Je m’aperçois à posteriori que cela ne m’a pas perturbé;
J’ai même certainement échappé à la cohue du départ. Les 3800 mètres ont ensuite été un véritable plaisir. Après avoir rattrapé les brasseurs, je n’ai fait que remonter des pelotons de nageurs en ayant pour seul souci de me relâcher, de ressentir les appuis et de profiter de ce moment de glisse dans les douces et limpides eaux du lac.
Après nous avoir aidé à nous extraire de l’élément liquide, les bénévoles nous dirigent vers les tentes où le règlement nous impose d’effectuer toutes nos transitions.
Habituellement mon point fort, la partie vélo représentera cette fois ci ma petite déception. Le parcours, dont le dénivelé a été amputé de 1000 mètres par rapport à l’édition précédente, est agréable et varié. Long de 60 km, majoritairement rural, il longe 2 lacs, traverse les forêts vosgiennes, franchit 2 cols. Le premier tour est avalé à 31,5 km/h sans pour autant avoir eu le sentiment de trop forcer. Chacun sait que la journée sera longue. J’ai senti une significative baisse de régime au 80éme kilomètre. Je ne fus jamais obligé de m’employer outre mesure et ne connut pas d’ennui mécanique, mais j’assistai inlassablement à la chute de ma moyenne horaire. Les 2 turn-over (1/2 tour) permettent de croiser régulièrement les autres
concurrents et on se retrouve rarement totalement isolé. Le corps
arbitral est d’ailleurs très présent et le drafting n’a pas
cours. Sur le bord de la route, de nombreux spectateurs nous encouragent.
Des élèves d’une école primaire ont même confectionné
des banderoles et sont très enthousiastes à notre passage;
ils tendent leurs petites mains aux cyclistes et sont tout heureux lorsqu’on
leur en tape 5. Il est environ 14h30 lorsque je pose le vélo et
chausse les running.
La course à pied est mon point faible. Je suis pourtant confiant dans le fait que j’atteindrai mon objectif (terminer cet Ironman) dans la mesure où il me reste environ 9 heures et demi pour parcourir les 42 kilomètres. Ne pas marcher lors du marathon constitue certes, une satisfaction supplémentaire. N’en déplaise aux puristes (coucou Marc), je ne déconsidère pas pour autant la performance d’un finisher-marcheur. En effet, les contraintes de l’épreuve sont les mêmes pour tous, la majorité des participants ont en commun le même challenge (terminer), mais tous ne sont pourvus d’égales ressources; qui plus est, personne n’est à l’abri d’une défaillance.
Le parcours longe les bords du lac, est légèrement vallonné et de nombreux spectateurs sont également venus nous soutenir. L’organisation a eu la bonne idée d’inscrire notre prénom sur notre dossard. Je n’ai ainsi aucunement l’impression d’être un anonyme et les encouragements de la foule alimentent ma motivation. Là encore, les 3 boucles m’ont permis de voir régulièrement mes proches et m’ont permis d’anticiper et de mieux gérer mon effort. Je connus pourtant une petite faiblesse aux alentours du 20ème kilomètre : J’ai eu la satisfaction d’être capable de courir durant tout le marathon; je ne marchais qu’au moment des ravitaillements afin de m’hydrater correctement et de mouiller ma casquette, puis je repartais. Entre le 20ème et le 25ème, j’ai davantage tardé à reprendre ma course. J’y ai certainement perdu les quelques minutes qui me séparent à l’arrivée d’un autre picard, le compiègnois Arnaud Defort. Mais là encore, il me semble possible de rebondir sur toute faiblesse. Outre le fait que nous nous croisions et nous encouragions régulièrement, j’ai trouvé en la présence d’Arnaud à quelques minutes devant moi la motivation de tenir et même d’accélérer sur les 14 derniers kilomètres. Au vu de mes performances habituelles en course à pied, ma prestation sur ce marathon représente un grand contentement; ordinairement dépassé, j’eus même la surprise de remonter 40 places.
Au moment de franchir
l’arche, je me sens empli de sentiments de soulagement, de plénitude et d’accomplissement. Je suis alors accueilli par Laulau et Marc Allen. Il me reste suffisamment de lucidité pour embrasser et réclamer un autographe à qui de droit.
La séance de massage est la bienvenue
Je suis aujourd’hui fier et plein de joie d’avoir accroché ma petite étoile creilloise dans la constellation des performances triathloniennes et plus modestement dans l’univers des défis, chaque jour relevé par l’Homme.
Je tiens à remercier ma femme Laulau, mes parents, mes amis, tous ceux qui m’ont aidé, encouragé, soigné, proposé des séances, avec qui j’ai pu partager, échanger, m’entraîner, l’organisation irréprochable, les bénévoles dévoués, les spectateurs…
Le défi de l’Embrunman se profile à l’horizon. J’espère à plus ou moins court terme bénéficier d’égales conditions de préparation, voir même que nous soyons plusieurs à avoir la chance de pouvoir concilier harmonieusement vie privée, vie professionnelle, contraintes horaires et matérielles.
Précy sur Oise, le 28 juin 2003
Philippe Van de Kerckhove