Fiche conseil "la natation en eau vive"

Dans le meilleur des cas, vous êtes tombé dedans quand vous étiez petit. La technique du crawl n'a plus de secret pour vous, bref vous êtes un nageur, un vrai. Avec un peu moins de chance, vous avez appris le crawl dans votre jeunesse mais ce n'est que plus tard, pour le triathlon, que vous avez tenté d'améliorer votre style. Dans le dernier cas, celui de votre serviteur, vous n'avez réalisé l'apprentissage que sur le tard, pour aller à Nice ou ailleurs.

La dispersion des niveaux est donc très importante et pourtant, méfiez-vous, si vous n'y prenez garde, l'avantage que vous donnent vos années d'expérience peut être réduit à néant. En effet à moins que vous ne fassiez que des triathlons en piscine, la natation en eau libre est très spécifique.

Quelles sont les spécificités ?

1. Le départ en groupe (agité)
2. La nage en groupe
3. Le port de la combinaison
4. La température de l'eau
5. Le besoin de s'orienter
6. Les vagues et /ou le courant

A toutes ces contraintes il faut ajouter que la sortie de l'eau ne marque pas la fin de l'épreuve. L'enchaînement natation/vélo devra être pris en compte dans la préparation de la course.

Voici quelques conseils qui vous permettront de ne laisser aucun détail au hasard.

Avant la course

C'est à ce moment que vous pouvez faire disparaître un maximum de risques alors soyez attentifs.

Observez bien dès l'arrivée dans le parc votre place en prenant un repère, comme le premier numéro de la rangée par exemple. Attention, tenez compte du sens dans lequel vous arriverez en sortant de l'eau ( ou en descendant de vélo). Je ne citerai personne du club mais je vous garantis que ce n'est pas du luxe de se livrer à ce petit exercice. Même au plus haut niveau ce conseil pourrait être donné. L'an dernier à Monaco j'ai vu Hobson laisser partir Lessing lors de la deuxième transition pour avoir merdé lamentablement avant de trouver sa place.

Le même travail de repérage devra être fait pour le parcours natation s'il est de forme complexe, dans ce cas il est normalement affiché. Il est à cet effet très utile d'assister attentivement au briefing d'avant course où le parcours et la signification des différentes bouées sont expliqués.

Pour ce qui est de l'équipement, la combinaison devra être soigneusement enduite de vaseline pour éviter les frottements (cou, aisselles). Si la température est basse la cagoule sera un outil précieux, sachez que 70% des échanges de chaleur du corps humain se font par la tête et la nuque. Vérifiez la tension des lunettes et léchez l'intérieur pour éviter la buée. Surtout pas de produit anti-buée qui pourrait piquer les yeux.

Même si vous ne souhaitez pas vous échauffer, faites quelques mouvements avant le départ, cela vous permettra de bien mettre la combinaison en place et d'éviter le choc thermique au moment du coup de feu.

Départ

Surtout ne soyez pas présomptueux, ne vous placez pas au premier rang si votre niveau ne vous permet pas de nager devant, vous le regretteriez amèrement dans la bousculade des premières dizaines de mètres.

Attention à la première bouée, il faut éviter de passer à l'intérieur. Si vous voulez avoir une idée de l'effet que cela fait, je vous conseille d'aller voir ce qui se passe lorsque l'on jette un morceau de pain aux carpes affamées du château de Chantilly. Mieux vaut faire quelques mètres de plus sur la première longueur et ne pas avoir à jouer sa survie.

Dans tous les cas il y intérêt à s'entraîner à la piscine à faire de la récupération active, cela apprend à savoir nager dans des conditions difficiles.

Dans l'eau

Si le parcours a une géométrie compliquée ou peu de balisage, l'orientation est fondamentale. A Nice par exemple, sur les 4 km seuls les 3 sommets du triangle sont matérialisés par des bouées. Une première solution, prendre comme poisson pilote le gars qui se trouve à côté de vous, mais demandez-vous néanmoins s'il ne fait pas la même chose. Dans ces conditions, mieux vaut savoir nager droit, pour cela il faut pratiquer une respiration symétrique, 3 temps ou alterné 2 et 3 temps.

Nager droit soit mais vers quoi ? Viser une bouée est souvent à la limite de l'impossible. Mieux vaut prendre un point de repère immobile dans l'axe de cette bouée (maison, pilone, arbre...)

Savoir respirer des 2 côtés sera également très utile en mer pour éviter le clapeau ou les vagues.

Sortie de l'eau

Surtout n'oubliez pas que le triathlon est un sport aérobique, une accélération dans les derniers mètres vous fera peut-être gagner quelques secondes mais risquera de vous mettre dans le rouge. Le retour à la position verticale peut être délicat selon la nature du fond (gravier ...), et méfiez-vous d'une éventuelle sensation de vertige. Il est normal et du au bouleversement brutal de votre équilibre.

Enlever la combinaison peut devenir un réel calvaire si ce geste est totalement nouveau. Au risque de faire rire vos proches (et le personnel de l'hopital psychiatrique), n'hésitez pas à faire une répétition à la maison.

Transition

Comme vous avez pris soin de repèrer votre place dans le parc, vous ne perdrez pas de temps à tourner en rond. Comme pour ôter la combinaison, le passage à la tenue de cycliste doit devenir un automatisme. Au risque de s'apercevoir en montant sur la vélo que l'on a oublié les chaussures (vu à Laon en 92), ou de sortir du parc jugulaire du casque non serrée, ce qui est passible d'un avertissement.

Dernier conseil, avoir pris la précaution avant le départ natation, de mettre le vélo sur le développement qui correspond au début du parcours.

Maintenant chers ASTRES
à vous de jouer